GENERALITES PRESENTATION
Située dans
l'hémisphère sud, entre l'équateur et le tropique du Capricorne, à l'entrée du
Canal du Mozambique, à mi-chemin entre Madagascar et l'Afrique, Mayotte est un
petit archipel volcanique de 374 km². Il forme lui-même la partie orientale de
l'archipel des Comores.
Mayotte comprend deux îles
principales et une trentaine de petits îlots parsemés dans un lagon étendu sur
plus de 1 500 km².
L'île principale, Grande-Terre, découpée et pentue, est
formée de 6 massifs érodés dont le point culminant est le Mont Bénara (660
m).
L'îlot de Pamandzi et le rocher de Dzaoudzi, reliés par
une digue appelée le Boulevard des Crabes, constituent Petite-Terre. Petite Terre, chef
lieu de Mayotte, abrite l'aéroport et l'essentiel de l'architecture de la
période coloniale.
Avant le Protectorat français sur l'île de Mayotte, en
1841, le sultan Salim II avait déjà muré Petite Terre pour la protéger contre
les agressions des négriers et des mercenaires malgaches. Ce rocher était le
domaine des sultans depuis le 18 ème s.
Lorsque, en 1841 Andrian Tsouli
vendit l'île à la France , les fonctionnaires coloniaux installèrent leur
administration à Dzaoudzi.
Dans la ville Dzaoudzi, l'on peut
découvrir
- La Poste construite en
1845
- Le Palais du Gouverneur, à Vantoux, qui abrite
aujourd'hui la préfecture
- La chapelle, actuel
hôpital
- La Douane et la caserne sont également des
bâtiments coloniaux
- Le Ziara de Polé, site qui abrite les ruines d'une
vielle mosquée chirazienne, ainsi que plusieurs tombeaux chiraziens, est le
lieu Saint de la mémoire musulmane.
Petite Terre présente des paysages fantastiques:
- une flore exubérante,
- des falaises abruptes,
- des plages ouvertes sur l'océan
- etc...
Le lac Dziani
Dzaha, témoignage de l'activité
volcanique intense qui donna naissance à Petite Terre. Cet ancien cratère est
aujourd'hui, occupé par le magnifique lac Dziani Dzaha.
La vigie est
le point culminant de Petite Terre, à 210 m d'altitude. Elle offre un large
panorama sur toute l'île, son lagon et une bonne partie de Grande Terre.
Les
plages de Moya et les plages aux tortues sont également très prisées par les
visiteurs.
Le chef-lieu administratif est
situé à Dzaoudzi, mais l'activité économique est concentrée autour de Mamoudzou,
en Grande-Terre. Petite-Terre et Mamoudzou sont les zones les plus
urbanisées.
Les Comores sont d'origine
volcanique et Mayotte est la plus ancienne île de l'archipel (environ 8 millions
d'années). Elle possède un relief moins accentué du fait de l'érosion et de
l'enfoncement de son plateau. Les traces du volcanisme ancien sont présentes sur
l'île : le cratère de Dzaoudzi, occupé par le lac Dziani en Petite-Terre, le
cirque de Cavani en Grande Terre
Les côtes, très découpées, forment
des caps, des presqu'îles, des baies profondes bordées de mangroves. C'est la
forme particulière de l'île qui lui a valu le surnom " d'île hippocampe ".
Mayotte, qui a su préserver son
environnement naturel , possède l'un des plus grands et des plus beaux lagons du
monde, délimité par une barrière de corail longue de plus de 160 km, elle-même
coupée par une dizaine de passes. Le climat, de type " tropical humide "
(moyenne annuelle des températures : 25,6 °C) alterne deux saisons :
•la saison des
pluies, d'octobre à mars, pendant laquelle la mousson venant du
nord arrose l'île. Les températures sont élevées et le taux d'humidité très
important. 80 % des précipitations surviennent pendant cette période. C'est
également la saison des cyclones et des dépressions tropicales, même si Mayotte,
protégée à l’est par Madagascar, est peu exposée au risque
cyclonique.
•la saison
sèche, d'avril à septembre, pendant l'hiver austral. Les alizés
venant du sud-est rafraîchissent l'atmosphère, le taux d'humidité est moins
important, et la pluie se raréfie.
La population mahoraise est issue
d'un métissage entre les populations
d'origine bantoue et les différentes vagues d'immigration, principalement
malgache. En 35 ans, cette population a été multipliée par 5,
pour atteindre 160 265 habitants en 2002. L’île se caractérise par une très
forte densité : 430 habitants au km² contre 107 pour la France entière. La
population est de plus en plus concentrée autour d'un pôle urbain, Mamoudzou,
chef lieu de l'île qui absorbe plus de 45 000 habitants (28% de la population
totale).
La natalité élevée et
l'immigration, essentiellement clandestine (en savoir plus : lutte contre
l’immigration clandestine), en provenance des îles voisines, sont à l'origine de
cette croissance démographique très importante : le taux d’accroissement annuel
moyen enregistré entre les deux derniers recensements est de 4,1 %. La
population mahoraise est jeune : 56 % de la
population totale a moins de 20 ans, pourcentage le plus élevé de tous les
territoires français.
Cette population est
marquée par le drame de l’immigration clandestine : un habitant de Mayotte sur
trois est un étranger en situation irrégulière, c’est-à-dire au moins 50 000
personnes.
Mayotte, terre
de traditions
La religion musulmane, implantée à
Mayotte depuis le XVème siècle, occupe une place majeure dans l'organisation de
la société. 95 % des Mahorais sont
d'obédience musulmane et de rite sunnite, mais leur pratique de
l’islam est modérée.
Le droit coutumier inspiré
du droit musulman et des coutumes africaines et malgaches s'applique aux seuls
Mahorais ayant conservé leur statut personnel, comme le permet l'article 75 de
la Constitution. La loi du 11 juillet 2001 relative à Mayotte maintient
l'existence de ce statut civil de droit local et précise les possibilités d’y
renoncer au profit du statut civil de droit commun.
Deux modes de
fonctionnement cohabitent dans une économie mahoraise en pleine transition.
Le secteur traditionnel, peu
monétarisé et fonctionnant à l'écart de l'économie marchande moderne, recouvre
l'agriculture et la pêche.
Les traditions y sont encore très prégnantes mais l'évolution vers des pratiques
modernes est perceptible. Quelques "faits" agricoles significatifs (source ESAP 2003)
:
- Surface agricole utile (SAU) : 20 254
hectares, soit près de 55 % des terres émergées de l'archipel.
- 20 858 exploitations agricoles, sur
lesquelles travaillent 35 156 personnes.
- De très petites exploitations : 71,2 % des
ménages exploitent des surfaces inférieures ou égales à 1 ha.
- 4 026 élevages bovins avec en moyenne un
peu plus de 4 zébus par exploitation.
Le canal du Mozambique et le lagon
de Mayotte, très riches en poissons, ont permis un développement de la
pêche hauturière et de
l'aquaculture, dont les potentialités sont prometteuses. Depuis
2002, l'aquaculture est en effet devenue le premier poste
d'exportation.
Le secteur
moderne englobe le BTP, les
services, le commerce, les services publics-administrations, les transports et
le tourisme. L'économie locale est dominée par le secteur du BTP où tous les
corps de métiers sont représentés. Son essor résulte d'importants besoins en
logements sociaux, locatifs et en équipements publics (écoles, routes, réseau
d’assainissement...). Les activités de service comprennent les services
informatiques, ceux fournis aux entreprises (nettoyage, analyse technique,
publicité, formation,...) les services de santé, les télécommunications,... Ce
secteur dynamique emploie près de la moitié des actifs. Le secteur de la
distribution, actuellement en pleine réorganisation est en forte expansion, avec
l'ouverture de magasins à grandes surfaces alimentaires et marchandises
générales. Mais la plupart des commerces sont encore des "doukas" (petit
commerce familial), présentes partout sur le
territoire.
Electricité de Mayotte (EDM) doit faire face à une demande
croissante (44.000 Mwh en 1996 contre 169.000 en 2006) tout comme le syndicat
des eaux de Mayotte, France Télécom ou
l'opérateur privé de téléphonie mobile (SFR) implanté depuis novembre 2001.
Le parc automobile augmente
constamment depuis quelques années : 1800 immatriculations ont été réalisées en
1990 contre 6318 en 2006, avec un total de 35400 entre 1990 et 2006.
En ce qui concerne le réseau routier : Mayotte compte 225 km
de routes revêtues contre 20km en 1975 (dont 88km de routes nationales et 137 Km
de routes départementales) desservant les villes et villages de l’Ile.
Les transports routiers et
maritimes sont satisfaisants, les échanges avec l'extérieur sont réguliers et en
constante progression. Le port de
Longoni ouvert en 1992 souffre déjà de saturation. De 99 700
tonnes de marchandises manipulées en 1993, il a dépassé les 352 500 tonnes en
2005, (+ 350% en 12 ans) avec environ 40% de marchandises transbordées vers
d’autres pays de la zone. Un deuxième quai est en chantier et devrait permettre
à ce port d'éclatement de mieux répondre à la
demande.
Le trafic
aérien connaît depuis plusieurs
années une forte croissance, passant de 57 384 passagers en 1994 à 178 521
passagers en 2004 ce qui représente une progression de plus de 200% en 10 ans.
En 2006 le cap des 214 000 passagers a été atteint. Six compagnies desservent
actuellement l'île : Air Austral, Axis Airways, Comores Aviation, Air
Madagascar, African Express, Kenya Airways. Des travaux d’allongement de la
piste et d’aménagement des zones d’arrivée et de départ ont permis à Air Austral
, Axis Airways et Kenya Airways d’ouvrir en 2006 des liaisons semi directes vers
la Métropole. Le tourisme est l'un des secteurs essentiels de développement en
raison des emplois et des activités annexes potentiels. En 2005, près de 39.000
touristes ont séjournés dans l’île, ce qui représente une progression de 20% par
rapport à 2004.
La croissance du pouvoir d'achat
de la population résulte en grande partie d'efforts réguliers en investissements
publics. Ainsi, le 12ème contrat de plan Etat-Mayotte a été signé le 8 septembre
2000 et couvre la période 2000-2004 dont un avenant de prolongation pour la
période 2005/2006 a été conclu avec les différents ministères et la CDM. A ce
jour, la part de l’Etat est fixée à 478 M€ et celle de la CDM à 28 M€, pour un
total de 66 opérations programmées. En outre une convention de développement en
faveur de Mayotte dotée de 115 millions d'euros sur 5 ans a été signée le 13
décembre 2002 par la Ministre de l'Outre-Mer, le Député et le Président du
Conseil Général de Mayotte. De nombreuses réalisations seront menées au sein de
cinq grands axes : transport, formation-éducation, agriculture, artisanat,
environnement et développement durable. Il existe aussi une convention
spécifique éducation nationale 2003/2006, d’un montant de 103 M€, suivie et
exécutée directement par le Vice-Rectorat.
Habitat
En 2002 (recensement général de la
population) le parc de
logements représentait 45 232 unités répartis en :
- 36 892 résidences principales occupées
- 4 634 Bangas traditionnels
- 126 logements occasionnels
- 3 580 logements
vacants.
La taille des ménages était en
moyenne de 4,3 personnes par foyer (contre 4,9 en
1997)
Évolution des
logements de 1978 à 2002.
Il convient de distinguer
plusieurs types de logement :
- Les logements
« en dur » (57% des
logements) qui comprennent notamment les cases SIM (accession sociale aidée
par l’Etat) et qui possèdent un niveau de confort et d’équipement en rapide
progression.
- Les logements
traditionnels, fabriqués avec
des végétaux et de la terre, à durée de vie limitée et sensibles aux
intempéries. Cette forme d’habitat diminue du fait du niveau de vie et des
aspirations de la société mahoraise, au profit des logements en dur.
- Les logements insalubres de type « bidonville » (21%) avec des parois en tôle dont une grande partie est occupée par une population clandestine non éligible à l’habitat social