DEUXIEME VOYAGE MAYOTTE
Le lagon
turquoise m'avait conquise lors de mon
première voyage à MAYOTTE en novembre 2008.
Une
année s'est écoulée...
Vendredi 27 novembre 2009, départ
pour le deuxième séjour , cette fois,
je reste les
pieds sur terre !!!.
MAYOTTE NOVEMBRE 2009
Cette fois,
pas de grève, le voyage se déroule dans les meilleures
conditions.
Dès notre arrivée à l’aéroport nous prenons une voiture de location puis c’est la traditionnelle traversée en barge entre Petite Terre et Grande Terre qui rythme la vie à Mayotte.
A Mamoudzou,
ciel nuageux, mais pas de pluie. Le début de semaine était perturbé par la tempête tropicale Bongani.
Une heure de décalage horaire (en moins par rapport à LA REUNION) ce qui permet de profiter de l’après midi.
C’est un jour férié, tout est fermé, excepté le CARIBOU...on a soif... le les routes calmes.
Giovanni
travaille, je l’abandonne donc à ses tâches, et je prends la
direction de l’hôtel.
Je ne suis
pas trop dépaysée, puisque nous avons déjà fait le tour de l'île lors de
notre première visite. Et puis ici on ne peut pas se
perdre...
Grande Terre
Quelques informations
:
Avec sa silhouette d'hippocampe, la Grande-Terre, longue
de 40 km sur 20 km dans sa plus grande largeur, couvre 356 km2 , 90%
de la population y vit.
La
Grande-Terre est traversée par
quatre plaines importantes : celle de Kawéni au nord-est,
de Combani au centre ouest, de Coconi au
centre et de Miréréni au sud-ouest. Les côtes découpées de
baies profondes et de pointes escarpées, sont bordées de nombreux îlots, aux
plages de sable fin, dispersés dans le lagon.
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Bien l’hôtel
se situe en bord de mer au Sud Est, je ne tiens pas trop compte des panneaux de
signalisation.
Après 45
minutes environ, je m’installe à Brandrélé dans un luxueux hôtel
(comparaison
faite à notre dernière escapade), chambre spacieuse, moderne et très
propre.
vue
imprenable
LE SAKOULI
situé en bordure d'une grande plage, dans un parc aux senteurs et essences
tropicales Jasmins de nuit, ylang-ylang, frangipaniers, bougainvilliers,
palmiers, baobabs.. 30 bungalows font face au lagon.
Magnifique.
Oiseaux (101 espèces recensées à Mayotte ) , lézards (21 espèces dont 10 endémiques) et bientôt le vol des roussettes (Pteropus livingstonii menacée d’extinction, 1 mètre d’envergure ) attirent mon attention.
fleur de baobab
Je débute par une promenade sur la grande plage de sable ocre et noir. De nombreuses activités nautiques sont proposées, mais la principale aujourd’hui est le Kate surf.
Quelques
métros font la bronzette. Je ne connais pas les fonds et m’abstiens de baignade,
l’eau est sombre, certainement en cause la tempête tropicale qui soufflait hier
encore.
Bien je n’ai
pas fait ce voyage pour rester à l’hôtel, donc en route vers le sud
!
Jusqu’à
Dapani la route longe la côte, les plages se succèdent Musicale Plage...
Plage des pêcheurs ..
Criques
entourées de verdure où dominent les baobabs, manguiers,
cocotiers..
Les villages
s’égrainent, il y a de l’animation en comparaison à Mamoudzou.
Je roule doucement les bords de routes sont très fréquentés:
les zébus, les chèvres, les auto stoppeurs, les petits marchés, les
enfants...
De temps en temps les lacets prennent
de la hauteur, s’enfoncent dans la forêt et dévoilent de somptueux
paysages. Les femmes assises au bord des routes sous les arbres ou
les parasols vendent à même le sol tomates, patates douces, fruits à pain,
bananes, manioc, orange…
Avec les
pluies récentes le sol et les maisons sont rouges comme la terre. Les enfants
parfois nus, jouent dans les flaques d’eau, roulent sur de tout petits
vélos...
Plus loin dans un village proche de Moutsamoudou les hommes discutent ou dorment sur la plage. L’un deux vient me voir, il est âge, édenté, nus pieds, on discute de la pluie et du beau temps, de la pêche. Il peut m’emmener… Il peut aussi me conduire voir un copain pour acheter du poisson si je veux. Une autre fois peut être… merci… Bonne journée
De nombreux
enfants jouent sur la plage ou à la sortie des eaux usées..Les canaux suivent
les habitations et les écoulements arrivent directement sur la plage. Une petite
épicerie est au cœur du village.
Les femmes
frottent d’énormes marmites ou bassines dans les cours, ou au robinet dans la
rue, cousent, dorment devant leurs maisons.
Une femme me
demande de la conduire à un rendez vous. Après discussion (je ne sais pas où
elle va..) j’accepte de l’emmener et la dépose au prochain carrefour. Je
crois qu’elle va à Chirongui sur la côte ouest mais sans
certitude.
Elle est très belle, maquillée à l’européenne,
souriante, un gloss brillant pailleté
sur les lèvres, porte des boucles d’oreilles et tient fermement
son sac à main.
Son fils pleure (il est tout sale, nus pieds, doit
avoir environ 7 ans). Elle me dit qu’il lui demande 0.50cts d’euros. Que
son père à l’habitude de lui donner de l’argent ce qu’elle ne veut pas. Et de
toutes façons ils ne vivent plus ensemble, il a une autre femme, et elle un
autre homme. Elle est née en 1968 et a 8 enfants. Certains sont à Madagascar
d’où elle est native. Le dernier est né par césarienne, » le
médecin voulait lui faire un truc pour ne plus avoir d’enfants, c’est dangereux
pour elle » mais elle ne veut pas qu’on touche à son ventre…
Voilà nous sommes arrivées , nous aurions bien bavardé un moment
encore !!!
Je rentre à
l’hôtel, un peu pensive après tous ces tableaux de la vie
quotidienne, des couleurs plein les yeux, mais aussi souvenir d' odeurs pas
toujours fleuries..
Un moment de
détente, je n'ai pas regardé avec exactitude mais vers 18 h 30 il fait nuit.
En soirée
Giovanni arrive avec son collègue. Nous dînons fort bien . Je mange un dos de
mérou (24 euros)
Oui ici tout
est cher inutile de le préciser…sauf à manger comme les locaux… c’est prévu pour
demain.
Il n’y a que
des Mzungus (les
blancs) dans l’hôtel..
Samedi 28 novembre
Au réveil, lever de soleil sur l'ilot de Brandrélé.
Après un copieux petit déjeuner
(premières mangues et letchis de la saison), tour de plage avec
Giovanni qui n’a rien vu hier, il faisait nuit à son arrivée. Puis baignade en
piscine pour Monsieur.
Départ pour
des visites magasins. Ce matin pas le choix j’accompagne
Giovanni. Brandrélé, Chirongui, Kani-Kéli, Combani… je ne sais plus
très bien… bref retour sur Mamoudzou.
Devant le magasin de Brandrélé, une femme lave le linge et un groupe prépare les légumes.
A Mamoudzou,
je pars à pieds à l’assaut du marché à côté du débarcadère. Un beau bâtiment, le
marché couvert trône sur le port, mais il est vide. Il était déjà construit l’an
passé, personne ne veut s'y installer. …
J’entre du
côté des vendeuses de légumes. Elles sont entassées derrière de petits étales,
assises ou allongées à l’ombre.
« Hé
Madame, tu veux des tomates, salade, cannelle, vanille ? »
Couleurs et
odeurs épicées se transforment en odeurs fortes avec la chaleur, l’humidité
ambiante et le manque d’air..
On ne se
croise pas dans les allées si étroites. Je n’ose pas trop sortir l’appareil
photos, on m’a réclamé 50 euros pas moins tout à l’heure…
(et tu me prends pour qui ???)
Bref je m’enfonce sous les tôles dans le marché des tissus, vannerie, cosmétiques… plus d'espace, mais J’étouffe, je coule, je ruisselle.
Les vendeurs
et vendeuses sont allongés à l'ombre derrière leurs marchandises sur un espace
en bois rehaussé couvert de lino, ou enfoncés dans la réserve sombre, je les
vois à peine. Certains mangent. Tous discutent et rient.
Je demande
une information sur le maquillage des femmes, le masque traditionnel
(m’zindzano) une
vendeuses m’adresse à une autre femme qui vient m’expliquer et me montre la
table sur la quelle on travaille le bois de santal (bwé la
m’zindzano) fabriqué dans un corail massif qui peut peser entre 3 et 4
kg.
En frottant le bois de santal sur la table de corail on obtient une poudre (mri wa m’zindzano), avec un peu d’eau on obtient une pâte lisse facile à appliquer sur le visage.
M’zindzano :
masque de beauté qui donne un charme exceptionnel, le mot shimaoré désigne le
bois de santal.
Il protège
la peau du soleil, crée une couche protectrice contre les moustiques, lisse la
peau en supprimant les impuretés, signe de beauté individuel et
parfumé.
Au centre du marché : les kiosques pour cuisiner et manger. Alors la avec la chaleur et les odeurs, les déchets, le poulet, les légumes… en bon métro, on s’accroche… On mange des brochettes de viande ou des ailes de poulets grillées, de la banane verte, fruit à pain ou manioc frits.
J’ai trop
chaud, je cherche une sortie. Un homme m’appelle, il veut être photographié
(contrairement aux femmes).
Je lui fais ce plaisir, YOUSSEF prend la pause, je lui montre l’image, il appelle les copains, tous sont heureux, on discute dans les rires.
Ouf de
l’air… je cherche la rue du Commerce… (Quartier artisanal formé de petites
maisons créoles) un peu fatiguée je me suis trompée, je
demande à une femme, qui appelle des enfants, et me voilà sur la bonne route.
Il est plus
de midi, il fait très chaud, je rase les murs, le chapeau sur la tête. Je
retrouve un peu de Maurice, ou LA REUNION.
Toujours des marchandes de légumes sur les trottoirs. Trop fatiguée je retourne en ville pour le déjeuner.
Rendez vous
au CARIBOU (bienvenue en shimaoré).
L’après midi
j’ai récupéré la voiture et la climatisation… . C’est le jour de la lessive et
le linge sèche un peu partout. Dès qu’il y a de l’eau, on lave le linge. Des
bassines remplies sur le bord des routes, portées sur les têtes….et des
patchworks colorés garnissent fils ponts et bosquets
Je traverse
Mamoudzou vers le sud, puis direction Combani par Vahibéni dont l’activité
principale est la culture et la distillation de l’ylang-ylang.
Dans le
bourg je tourne à droite, plantations GUERLAIN. Le chemin de terre
rouge s’ouvre entre les maisons dont les murs en terre, bois ou tôles abhorrent
la même couleur. Tout ici est ocre-rouge. Très vite les effluvent fleuries
envahissent l’habitacle de la voiture, de part et d’autre, les plantations
bordées d’arbres fleuris et de cocotiers. Je descends jusqu’à la retenue d’eau
de Combani….et découvre un autre champ… des "zébus"…
En cas de
pluie inutile de s’aventurer sans un 4X4…
Je fais une
halte dans une distillerie. Elle est fermée, mais on m’invite à visiter et même
à manger… un plat de bœuf sur lequel il y a plus de mouches que de viande… et
des légumes que je n’arrive pas à identifier… Non je regrette mais la je ne peux
pas…. « Je viens de manger dommage »… Bon on parle un peu religion, ils
attendent avec impatience le retour des pèlerins partis à la MECQUE pour un
mois, le 12 décembre (le pèlerinage aux lieux saints
de la ville de La Mecque en Arabie saoudite. C’est entre le 8
et le 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja (ḏū al-ḥijja, ذو الحجة) qu’a lieu le
grand pèlerinage à La Mecque,
le cinquième pilier de l’islam. )et on me souhaite une bonne
visite….
La route se prolonge sur les hauteurs offrant des paysages formidables, une mer de verdure. Le Mont Mtsapéré domine la vallée.
Je rentre sur Mamoudzou par Dzoumonyé, Longoni où se trouvent le port marchand de l’île et la centrale électrique. Un vue magnifique sur la baie et les îlots.
Les plages
s’affichent, celle de Trévani entre autre où nous avions séjourné la première
fois.
Plus je
m’approche de Mamoudzou, plus les villages sont serrés au bord de la route et
semblent pauvres, je parlerais plutôt de bidonvilles.
Si les femmes étaient
toutes bien vêtues dans le sud, et propres, ce n’est pas le cas ici. Ordures,
animaux, enfants… tout se mélange. Toujours des buffles le long de la route, des
chèvres ou moutons. Des chats mais peu de chiens.
Je suis
choquée en arrivant au Jumbo en constatant l’installation de panneaux
voltaïques, après les villages que je viens de traverser. Décidément il y a deux
mondes sur cette île, l’évolution économique et sociale, vont à deux vitesses,
les différences sont si flagrantes. Que se passera-t-il avec la
départementalisation ???
Je suis un
peu déstabilisée, bouleversée, je ne sais si c’est le mot juste.
D’un côté
des gens si généreux, souriants, un rythme lent, de la musique, la pêche, la
culture du manioc, des bananes... des poulets qui courent partout, ils font les
courses en brouette, portent toutes les charges sur la tête, lavent le linge
dans les cours d'eau, ne parlent pas tous le français et encore moins savent le
lire.. La religion musulmane qui rythme tous les actes. Un savoir faire rural et
des traditions fortes, plus proches de l'Afrique que de la
France.
De l’autre
des gens pressés de faire évoluer l'économie et les profits, des
logements et appareils modernes, l'informatique, des chariots remplis de
nourriture, les voitures, le savoir, l'hygiène, la médecine, le confort à
l'européenne.
Entre les
deux la vraie pauvreté, sans terre à cultiver, aux portes de la
ville.
Le contraste est tel, j’en suis étourdie. Est ce que tout ne va pas trop vite ? Est ce que cette évolution ne sera pas explosive ?
Ce qui
n’empêche pas tout le monde d’avoir le téléphone…SFR est là ! et les
paraboles..bien présentes.
Je retrouve
les messieurs pour une soirée Brochettis au rond point du stade de
Cavani. Bonne adresse…grande tables dressées dehors, clientèle mixte, mahoraise
et Mzungu, brochettes de bœuf mariné ou ailes de poulets, bananes,
fruit à pain et manioc frits eau et coca pour 3 personnes 12 euros. J'ai bien
apprécié le manioc.
On rentre
éreintés. La clim n’a pas tourné dans la chambre, il fait 28
°.
Toute la
nuit les makis jouent sur le toit et dans les arbres. Douche dans la nuit pour
se rafraîchir. Au matin, Giovanni se lève à 5 h 30 direction la piscine..
Dimanche 29 novembre
Retour à la
barge de Mamoudzou dans la matinée, traversée (15 euros pour la
voiture) et matinée travail pour les messieurs.
Je reprends
la voiture pour un petit tour. Je ne connais pas PETITE TERRE. Bon c’est simple
il y a 3 villes Pamandzi, Dzaoudzi et Labattoir
Les grandes
directions : Aéroport, Barge, plages de Moya et de Papani, lac de Dziani
Dzaha.
L’île fait 4 km de
long.
J’ai lu dans
un guide et je site « de moins en moins de chèvres se promènent dans
les rues, en revanche on rencontre de nombreux militaires »…
Désolée,
c’est écrit… et je confirme !
C’est parti
pour le lac. Une petite escalade de 5 minutes.
On découvre
alors le lac couleur émeraude, en arrière plan le lagon, et tout autour une
végétation luxuriante de bananiers, cocotiers… Un sentier permet
d’en faire le tour, durée environ une heure selon un couple qui descendait. Je
n’ai pas le temps… dommage. Sur les pentes qui conduisent au lac des champs
d’ananas, manioc, bananiers…
Retour à LABATTOIR sur le marché couvert ‘ce n’est pas la même ambiance qu’à Mamoudzou, (uniquement des femmes) puis à la rencontre des pêcheurs, des bonites ce matin. Le retour des pêcheurs sera en début d’après midi.
feuilles et racines de manioc
Rendez vous
au restaurant au bord du lagon pour déguster un vivaneau au combava, gratin
papaye, patate douce. Fameux ! Tous trois nous sommes exténués par
l’humidité ambiante.
Vite un tour
au lac pour montrer à ces messieurs, et retour à l’aéroport. Une heure d’attente
dans l’avion avant le décollage… Mais bon ! il fait frais
…
Voilà donc
s’achève ainsi mon deuxième séjour à MAYOTTE.
Pas de lagon
turquoise cette fois, de dauphins, de coraux et poissons colorés….J’ai fait face
à la réalité et c’est beaucoup moins idyllique…
Une quantité
d’interrogations me submergent.
Pour
apporter des éléments à votre réflexion, mieux connaître et comprendre, je vous
propose ci-dessous une liste de quelques articles à lire sur le blog
:
catégorie : généralités